Ligne de Mire

Cliquetis régulier et persistant.
L’objet du délit dans ma ligne de mire : un bracelet heurte avec insistance le bord du bureau à chaque mouvement de bras. Sa propriétaire, concentrée sur sa tache, ne semble pas avoir relevé le concerto pour castagnettes qu’elle donne à son insu.

Penchée sur son clavier, les yeux rivés sur l’écran, ses doigts virevoltent sur les touches. Les lettres, les mots, les phrases se succèdent les uns aux autres. Au rythme de sa frappe énergique, sa poitrine généreuse tressaute à chaque impact sur le clavier.

Pause et réflexion. Les soubresauts cessent momentanément, laissant tout loisir à ses attributs de s’offrir un repos mérité sur le bord du bureau. L’œil averti de l’amateur est encouragé par la finesse du cache cœur à détailler les aspérités provoquées par le rempart défensif de sa lingerie contre sa peau. La fantaisie des motifs ainsi suggérés contraste étonnement avec la rigueur extérieure affichée. La queue de cheval ne laisse échapper aucune mèche fantaisiste sur le visage, parfaitement lisse et ramenée dans un négligé tout en contrôle sur le bord de l’épaule. La jupe droite et stricte, classique, noire et sans fantaisie, mais sans aucun doute griffée, descend sagement jusque sous les genoux où des collants fumés prennent le relais. La maille est régulière, presque trop parfaite, présentant ce léger scintillement propre au lycra. Les chaussures vernies complètent la panoplie, petit talon droit, boucle fine autour de la cheville.

Un gémissement interromps le pélerinage. Subitement, avide, mon regard est happé, captivé, tel un lapin pris dans les phares ; ses bras se lèvent dans un lent mouvement, mains jointes, pour étirer son dos meurtri. Le temps suspend son vol : le dos est arqué, les seins se tendent, fermes et bombés, pour révéler une opulence insoupçonnée mettant à mal le seuil de résistance de la dentelle qui tente de la couvrir et de la contenir.
Expiration. Retour à la position initiale, penchée sur l’écran, les doigts prêts à danser de nouveau, à imprimer de langoureuses oscillations sur ses courbes voluptueuses désormais délivrées du sceau du secret. 

Position initiale…
Pas tout à fait ; les jambes se croisent et le sort s’en mêle : la jupe droite se plisse, glisse lentement su le nylon, dévoilant peu à peu de précieux et généreux centimètres du galbe doux et régulier de la cuisse.

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